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Working for the weekend (ft. Yorick)

2 participants
Sang-Wook Chae
humain.e

Sang-Wook Chae

occupation : Agent de diagnostique au parc de Delos
positionnement : Fasciné et un peu effrayé à la fois par les androïdes, il considère qu'ils sont la création la plus folle de l'être humain. Leur existence ne le dérange pas et il se passionne à les observer. Il ne supporte pas les mouvements anti-androïdes extrémistes, ni les violences pratiquées sur les androïdes.
conception : 30 ans en Occident. Pour son pays d'origine, il a déjà fêté ses 31 ans.
myocarde : célibataire, peu regardant sur le genre, néanmoins cœur de pierre
inventaire : Un stylo, toujours. Et un tout petit bloc note. C'est old school, mais il aime ça.

Working for the weekend (ft. Yorick) Original

faciès & artiste : Kim Tae-Hyung (© everdosis)


WORKING FOR THE WEEKEND

Sang-Wook Chae & Yorick Gray


Aujourd'hui, c'est samedi. Week-end. Littéralement "fin de semaine". Ce qui ne signifie pas forcément "jour de congé", en particulier pour Sang-Wook, dont l'expression "relâcher" ne signifie pas grand-chose dans son vocabulaire personnel. On pourrait même se demander si ce mot apparaît dans le petit dictionnaire de son cerveau. Du lundi au dimanche, Delos et les codes de ses hôtes tournent en boucle dans son esprit, excepté quand il dort. Et encore, il a récemment rêvé d'une épopée à dos de cheval, direction Mató-Tópe, où un vieil amérindien lui confiait un clavier d'ordinateur en lui demandant de l'aider à réparer son bug, ce à quoi Sang-Wook lui rétorquait qu'il ne pouvait rien faire sans électricité. Du matin au soir,  du lever au sommeil, Delos Corporation poursuit le jeune coréen comme un fantôme machiavélique. Ou bien est-ce lui qui lui court après parce que les récents bugs mentionnés par son directeur de département le tracassent terriblement. Un problème nouveau chez Delos et encore mineur, mais un problème quand même que ni Sang-Wook, ni son équipe ne comprennent encore. Tout ce qu'ils ont, ce sont de nouveaux protocoles à suivre quand un hôte montre un comportement inhabituel. Pourvu que ce souci reste encore peu courant, car on ne sait jamais ce qui peut arriver si un hôte perd le fil de sa boucle narrative en compagnie d'un client. En même temps et secrètement, Sang-Wook serait bien curieux de constater ce que cela donnerait si les bugs allaient plus loin. C'est mal de souhaiter le pire à son employeur, mais dans certains contextes, ça peut être délicieusement tentant.

Les salles de travail à la Ruche sont lumineuses mais dépourvues de lumière naturelle. Avec les écrans, la réflexion constante, Sang-Wook est parfois pris de maux de tête. C'est en réalité la seule façon que son corps a trouvé pour tirer la sonnette d'alarme quand il travaille pendant une période de temps trop longue car, même affamé, il est capable de s'accrocher au laboratoire comme une tique à un chien. Trop appliqué, Sang-Wook a la fâcheuse tendance à pousser au maximum les limites de son corps avant de quitter son poste. Toutes les tâches qu'il s'est données pour la journée doivent être faites coûte que coûte. D'ailleurs, il en arrive bientôt à leur fin pour aujourd'hui et c'est avec un mélange de soulagement et de tristesse qu'il quitte les hôtes en dysfonction.  Il est 19H40 quand il passe des laboratoires au penthouse pour rejoindre l'épicerie et s'acheter quelques petites choses à grignoter sur le pouce, répondant à l'appel désespéré de son estomac qu'il n'a nourri que de cafés et de pancakes depuis le début de la journée. Il n'est pas étonnant de constater la minceur de Sang-Wook quand on sait qu'il mange souvent peu. Après son passage en caisse, il se rend sur le point de vue afin de déguster son minable repas devant les paysages du Parc I. La vue au coucher du soleil est belle. On aperçoit les ranchs, les plaines et les lueurs de Sweetwater où, à l'heure actuelle, les clients de Delos se prennent à rêver avec l'aide des hôtes. Sang-Wook déchire l'emballage de son sandwich, y mord avec entrain et se met à compter le nombre de jours depuis lesquels il n'est pas retourné au Parc. Quatre ou cinq jours, peut-être ? Il y retournera durant ses prochains congés, lui qui a tant de mal à décrocher de son lieu de travail. Et il retrouvera avec plaisir quelques uns de ces androïdes qu'il a l'habitude d'examiner dans son laboratoire, cette fois-ci vêtus de leurs beaux costumes et non nus comme des vers. Cette nudité le met parfois mal à l'aise, car même si ce ne sont que des robots, Sang-Wook a l'impression de violer leur intimité, en particulier quand il les a croisés "vivants" au Parc. Une petite brise vient lui soulever quelques mèches de cheveux noirs, ce qui n'est pas de refus sous la chaleur écrasante des journées d'été qui laissent son corps et ses vêtements moites. Sang-Wook savoure ce petit instant de solitude, quand il a subitement l'impression de sentir une présence à l'approche mais à laquelle il ne prête pas attention, pensant que ce n'est qu'un autre employé qui passe à côté de lui pour tracer son chemin.

Yorick Gray
humain.e

Yorick Gray

occupation : costumier, département narration & design
positionnement : éternel touriste qui ne sait pas trop quoi penser de tout ça, il a bien signé un contrat vendant son allégeance à Delos mais pour être honnête, il ne l'a lu qu'à moitié.
conception : 46 ans au compteur
myocarde : inscrit sur une appli de rencontre dans l'espoir de vaincre sa solitude, bisexuel
inventaire : ses poches, c'est le sac de Mary Poppins, on y trouve de tout mais surtout n'importe quoi : des pansements, des caramels, un vieux stylo, un briquet (il ne fume pas), et il se pique toujours le doigt avec une aiguille oubliée quand il cherche quelque chose.
. : Working for the weekend (ft. Yorick) Y4cw
faciès & artiste : James McAvoy, MGT ; signa @siren charms (code) & mistborn (icons)


S’il y en a un qu’on ne s’attend pas à croiser dans les couloirs de la Ruche le weekend, c’est Yorick, et pourtant il est là, en train d’errer sans but dans l’espoir de tromper l’ennui, une pelote à épingles au poignet qu’il a oublié d’enlever. Faut dire que quelques jours auparavant, il y a un type aux poches pleines qui a décidé que son expérience de l’Ouest américain ne serait pas parfaitement authentique sans des costumes sur mesure pour lui et toute sa famille, et depuis Yorick ne dort plus. Il est habitué aux heures supp, ce n’est pas ça le problème, mais il pensait avoir laissé derrière lui les deadlines impossibles et les égos surdimensionnés quand il a dit adieu au cinéma. Bien sûr, il n’a pas protesté, parce qu’il a besoin de ce boulot, et parce qu’il l’aime aussi. Mais quand même.
Des fois, il se sent à deux doigts de se syndiquer.

Delos le weekend, c’est toujours étrange. Comme une machine qui tourne au ralenti. Ça ronronne dans le background mais les bureaux sont désertés. Seules demeurent quelques blouses blanches fantomatiques qui flottent d’un labo à l’autre. Yorick ne sait pas trop comment il se retrouve au point de vue, probablement que la promesse d’un coucher de soleil sur le parc l’y a fait se traîner, histoire de profiter de la fraîcheur du soir face à un déluge de couleurs et de lumière. C’est si beau qu'il parvient presque à oublier que tout est faux. Du coin de l’œil, il aperçoit une silhouette familière un peu plus loin et il se dépêche de la rejoindre, trop heureux d’avoir trouvé quelqu’un avec qui échanger quelques mots. C’est Sang-Wook, Sang-Wook qu’il a eu le malheur de croire plus jeune qu’il ne l’était réellement lors de leur première rencontre, le vexant sans le vouloir en se la jouant mentor de pacotille. Sang-Wook dont il s’est efforcé de mériter le pardon à force de persévérance, atteignant au fil du temps une entente cordiale mais parfois fragile. C’est rare de le voir hors de son antre, raison de plus pour aller lui parler avant qu’il ne disparaisse à nouveau.

Salut, ça va ? tente-t-il d’une voix qu’il s’applique à rendre décontractée, parce que même s’il pense avoir réussi à convaincre Sang-Wook qu’il n’est pas un connard méprisant, ou qu’en tout cas il ne le fait pas exprès, ils sont tellement différents que le faux pas n’est jamais loin. Ne me dis pas que tu viens de finir ta journée.” Regard volé à son sandwich et Yorick doit se retenir de lui faire remarquer qu’on peut difficilement appeler ça un dîner, parce qu’avec leur passif, il a peur que ça ne puisse qu’être mal interprété. “Alors, qu’est-ce qui était si passionnant que tu as décidé de lui sacrifier ton samedi ? Une nouvelle mise à jour ? Un bug récalcitrant ?


Sang-Wook Chae
humain.e

Sang-Wook Chae

occupation : Agent de diagnostique au parc de Delos
positionnement : Fasciné et un peu effrayé à la fois par les androïdes, il considère qu'ils sont la création la plus folle de l'être humain. Leur existence ne le dérange pas et il se passionne à les observer. Il ne supporte pas les mouvements anti-androïdes extrémistes, ni les violences pratiquées sur les androïdes.
conception : 30 ans en Occident. Pour son pays d'origine, il a déjà fêté ses 31 ans.
myocarde : célibataire, peu regardant sur le genre, néanmoins cœur de pierre
inventaire : Un stylo, toujours. Et un tout petit bloc note. C'est old school, mais il aime ça.

Working for the weekend (ft. Yorick) Original

faciès & artiste : Kim Tae-Hyung (© everdosis)


WORKING FOR THE WEEKEND

Sang-Wook Chae & Yorick Gray


« Salut, ça va ? ». Et soudain, la solitude se brise. Sang-Wook ne peut retenir un sursaut en entendant la voix de Yorick. Yorick Gray de son nom complet, comme l'indiquait son badge. Sang-Wook a généralement une bonne mémoire quand il s'agit de retenir les patronymes de ses collègues, en particulier quand il peut leur associer un évènement marquant. Et forcément, il n'a pas oublié leur rencontre et l'air méprisant de Yorick, qui se trouvait persuadé d'aborder un jeune né de la dernière pluie. Sang-Wook grommelle dans sa moustache inexistante en constatant qu'une miette de jambon gras est tombée sur sa chemise couleur lavande, précisément sur le revers de son col ouvert. Sans doute au moment où il a sursauté. Le morceau a dû lui tomber du coin de la bouche ou tout simplement de son sandwich. Encore une tâche qu'il faudra frotter pour ne pas qu'elle marque le tissu. Sang-Wook est perfectionniste, même dans son apparence et concernant ses affaires. Décidément, Yorick a le chic de provoquer le mécontentement chez le jeune sud-coréen qui lui lance un regard peu avenant. D'un geste de la main, il balaie la miette et l'observe tomber au sol. Ça fera de quoi nourrir les animaux sauvages, si toutefois il en existe de vrais sur cette île. « Ne me dis pas que tu viens de finir ta journée. » Haussement d'épaules de la part de Sang-Wook, signifiant à quel point il lui semble banal de terminer son service un samedi après 19H30. D'ailleurs il réalise qu'il a oublié sa blouse de travail à son poste, lui qui d'ordinaire la rapporte chez lui le soir. C'est son côté tête en l'air, Sang-Wook n'arrivera donc jamais à ne rien oublier au moins une fois dans une journée. « Alors, qu’est-ce qui était si passionnant que tu as décidé de lui sacrifier ton samedi ? Une nouvelle mise à jour ? Un bug récalcitrant ? » La question de Yorick fait vaguement tiquer Sang-Wook, qui regarde à peine son interlocuteur afin de lui indiquer qu'il est peu enclin à la conversation pour ce soir. Il semble bien plus intéressé par le fait de terminer son sandwich dont il reprend une bouchée, bouchée qu'il mâche tranquillement avant de daigner répondre avec un air quasi monotone. « Un bug récalcitrant, ouais. Je constate que tu t'es informé sur le sujet pour le deviner. » Et une petite pique, une ! Il est évident que Sang-Wook fait une allusion au manque de connaissances de son collègue concernant leur employeur commun. Si cet homme n'avait pas des doigts de fée, il est certain qu'il n'aurait pas obtenu son poste chez Delos Corporation. Au moins, à défaut de s'y connaître en androïde, il s'y connaît concernant les costumes d'époque et, dans un certain sens, l'Histoire n'est pas un domaine dans lequel Sang-Wook est assez brillant pour être à la hauteur des connaissances de Yorick. Mais il ne le lui dira pas, parce qu'il a besoin de montrer qu'il sait des choses lui aussi et surtout qu'il a bien dépassé le cap de la vingtaine d'années. Sa jeunesse va commencer à s'étioler à son tour.

Sang-Wook gobe tout d'un coup le crouton de son sandwich, puis sort de sa poche arrière de pantalon une petite bouteille d'eau pour en prendre une gorgée. De son autre poche arrière, il sort un petit sachet contenant quatre biscuits et l'ouvre pour se servir, sans piper le moindre mot. C'est à croire qu'il est encore tout seul. Pourtant, au moment de porter son biscuit sec à sa bouche, il se stoppe et marque une brève hésitation avant de détourner son attention vers Yorick et de lui tendre son sachet. « T'en veux ? Ce sont des gâteaux français. » Ces fameux petits sablés comme Sang-Wook les adore. Sa grand-mère maternelle était française et elle lui en préparait parfois, pour lui ce sont de doux souvenirs d'enfance. On pourrait se demander pourquoi un tel élan de générosité de la part de Sang-Wook envers Yorick, mais il faut savoir que malgré sa tendance à la solitude et son caractère rancunier, il n'en reste pas moins quelqu'un de gentil tout au fond de lui. Quand bien même il aimerait se débarrasser de sa compagnie, il se sentirait mal à l'aise de ne pas partager ses friandises. Dans son enfance, ses parents lui disaient toujours de ne jamais tout garder pour lui quand il s'agissait de nourriture. « T'es pas encore rentré chez toi ? » La phrase est soudaine et l'intonation entre une interrogation naïve et une remarque désobligeante. En réalité, Sang-Wook s'exprime juste comme ses pensées lui viennent. Il croque dans son biscuit et lâche un timide gémissement de satisfaction en fixant les ingrédients indiqués sur le sachet, négligeant de regarder son interlocuteur en attendant sa réponse.

Yorick Gray
humain.e

Yorick Gray

occupation : costumier, département narration & design
positionnement : éternel touriste qui ne sait pas trop quoi penser de tout ça, il a bien signé un contrat vendant son allégeance à Delos mais pour être honnête, il ne l'a lu qu'à moitié.
conception : 46 ans au compteur
myocarde : inscrit sur une appli de rencontre dans l'espoir de vaincre sa solitude, bisexuel
inventaire : ses poches, c'est le sac de Mary Poppins, on y trouve de tout mais surtout n'importe quoi : des pansements, des caramels, un vieux stylo, un briquet (il ne fume pas), et il se pique toujours le doigt avec une aiguille oubliée quand il cherche quelque chose.
. : Working for the weekend (ft. Yorick) Y4cw
faciès & artiste : James McAvoy, MGT ; signa @siren charms (code) & mistborn (icons)


Il suffit d’un regard pour que Yorick regrette d’avoir abordé Sang-Wook.
Pas parce qu’il devine au fond de ses yeux une pointe d’hostilité, même si celle-ci a de quoi intimider, mais parce que quand un morceau de son sandwich atterrit sur sa chemise, laissant une tâche au passage, il ne peut s’empêcher de se sentir un peu fautif. Il ne voulait pas le surprendre. Avec un sourire gêné, il ouvre la bouche pour s’excuser, mais déjà Sang-Wook repart à l’attaque de son repas, un haussement d’épaules en guise de réponse. C’est mieux que les piques teintées de défiance auxquelles il l’a habitué, et celles-ci d’ailleurs ne tardent pas à fuser, toujours aussi mordantes malgré leur familiarité. “Un bug récalcitrant, ouais. Je constate que tu t’es informé sur le sujet pour le deviner.Ouch. Il y a une part de lui qui aurait aimé lui donner tort, sauf qu’il n’y connaît même pas assez en androïdes pour faire illusion. Alors il se contente d’exhaler un petit rire, comme si c’était une blague. “J’essaie, rétorque-t-il. Ça se voit que j’ai fait des progrès ?

Il est doué, Sang-Wook, pour prétendre qu’il est tout seul. Accoudé à la rambarde du point de vue, Yorick contemple le tracé des collines au loin. L’immensité du paysage lui inspire un sentiment d’émerveillement qui éclipserait presque son désarroi pendant qu’à côté de lui, son collègue termine de manger en silence. Des fois, il se demande pourquoi il s’obstine à lui imposer sa compagnie. Ça semble évident qu’il n'est pas le bienvenu, et pourtant, il est encore là. Il insiste.
Il ne sait pas ce qu’il espère.

Et puis, il entend le bruit d’un bout de papier qu’on déchire, et quand il se tourne vers Sang-Wook pour découvrir ce que c’est, celui-ci lui tend un sachet à moitié ouvert. “T’en veux ? Ce sont des gâteaux français.” Il n’est pas surpris, Yorick, pas vraiment, mais il est touché quand même. “Merci, dit-il simplement en prenant un biscuit.” Il croque dedans sans attendre, curieux du goût. C’est pas mauvais. C’est même très bon. “Je suis allé en France une fois, il y a longtemps, se hasarde-t-il à raconter, histoire de faire la conversation. On m’a piqué toutes mes affaires dans le métro à Lyon. Mais sinon, c’était chouette.” Une pause. Ça remonte, tout ça. C’était juste avant ses études, l’année sabbatique qui devait lui inculquer le sens des responsabilités. Raté. “T’y as déjà été ?

Quelques minutes plus tard, il se frotte distraitement les mains pour faire tomber les miettes à ses pieds. “T’es pas encore rentré chez toi ? lui demande tout à coup Sang-Wook, et il ne sait pas trop comment le prendre, Yorick, surtout que son ton vacille entre la curiosité et le reproche.” Dans le doute, il décide que ce n’est pas très important. “Pas ce weekend. Je devais finir quelques costumes aujourd’hui mais je sens que dès demain, je vais avoir des retouches à faire. C’est le genre de client qui change trois fois d’avis avant de revenir aux premiers designs.” Il pense à sa maison, il pense à sa·on gamin·e qu’il a appelé un peu plus tôt dans la soirée, il pense à son chat. Il a envie d’être ailleurs. “Je ne t’ai jamais posé la question, tu as un chez-toi à New York ?


Sang-Wook Chae
humain.e

Sang-Wook Chae

occupation : Agent de diagnostique au parc de Delos
positionnement : Fasciné et un peu effrayé à la fois par les androïdes, il considère qu'ils sont la création la plus folle de l'être humain. Leur existence ne le dérange pas et il se passionne à les observer. Il ne supporte pas les mouvements anti-androïdes extrémistes, ni les violences pratiquées sur les androïdes.
conception : 30 ans en Occident. Pour son pays d'origine, il a déjà fêté ses 31 ans.
myocarde : célibataire, peu regardant sur le genre, néanmoins cœur de pierre
inventaire : Un stylo, toujours. Et un tout petit bloc note. C'est old school, mais il aime ça.

Working for the weekend (ft. Yorick) Original

faciès & artiste : Kim Tae-Hyung (© everdosis)


WORKING FOR THE WEEKEND

Sang-Wook Chae & Yorick Gray


Sang-Wook ne passe jamais par quatre chemins quand il a besoin de solitude, révélant dans ces instants une personnalité plus distante et taciturne qu'à l'ordinaire. Lorsque Yorick laisse échapper un petit rire en demandant si cela se voit qu'il fait des progrès, le sud-coréen ne réagit donc pas vraiment, absorbé par la dégustation de son sandwich, comme s'il n'existait plus rien d'autre au monde. À vrai dire, c'est également l'appel de son estomac malmené toute la journée qui participe à son comportement peu agréable. L'intestin est le second cerveau de l'Homme. Chez Sang-Wook il est parfois capable de prendre le dessus sur son premier cerveau, en particulier quand il a besoin de lui rappeler son existence.

« Je suis allé en France une fois, il y a longtemps. On m’a piqué toutes mes affaires dans le métro à Lyon. Mais sinon, c’était chouette. » Et voilà que Yorick évoque ses souvenirs avec un air presque nostalgique. Serait-il d'humeur à se confier, ou essaie-t-il simplement de rompre le silence ? Sang-Wook feigne de prendre un air désintéressé tout en l'écoutant, pourtant l'évocation de son interlocuteur l'a cette fois-ci poussé à tendre son oreille. La France, c'est un pays qui le séduit depuis toujours pour la simple raison qu'il évoque pour lui sa grand-mère maternelle. Il l'a peu connue, mais il l'a aimée car il a passé beaucoup de temps avec elle dans son enfance. C'était sa grand-mère gâteau, celle qui lui racontait sa vie passée en France, à Paris, et qui lui donnait envie de découvrir d'autres horizons que ceux de sa Corée du Sud natale, envie d'apprendre une autre langue aussi. Se rendre dans le pays de la célèbre baguette de pain est un des grands rêves de Sang-Wook - bien entendu après celui d'intégrer Delos Corporation -, mais il n'a pas encore eu l'occasion de le réaliser par manque de temps et par manque d'argent. Maintenant qu'il gagne enfin un salaire confortable et qu'il a recommencé à épargner, il se rendra sans doute en France dans les années à venir, sur les traces de sa grand-mère. Seul, bien entendu. « T’y as déjà été ? » Sang-Wook hausse les épaules et, d'un hochement horizontal de la tête, lui indique sans un mot qu'il n'y est jamais allé. Se rappeler qu'il n'a pas encore eu l'occasion de voyager là-bas lui procure une frustration et un petit pincement au cœur comme il les déteste. Il n'a donc pas envie de s'étaler sur ce sujet et se contente de lâcher à voix basse un : « Non, jamais. » Le type de réponse courte et concise, celle qui vous indique qu'elle cherche à couper court à la conversation. Il faut admettre qu'il se sent un peu envieux de Yorick.

C'est sans idée derrière la tête que Sang-Wook demande sans détour à Yorick pourquoi il n'est pas encore rentré chez lui. Il ne remarque même pas le doute éprouvé par son interlocuteur qui se demande si sa question est un reproche voilé, persuadé d'avoir adopté un ton de voix neutre. « Pas ce weekend. Je devais finir quelques costumes aujourd’hui mais je sens que dès demain, je vais avoir des retouches à faire. C’est le genre de client qui change trois fois d’avis avant de revenir aux premiers designs. » Pour la première fois depuis le début de leur conversation, le sud-coréen esquisse un léger sourire amusé, tandis qu'il froisse son sachet de biscuits vide dans sa main gauche puis le fourre dans sa poche arrière de pantalon. Il songe à quel point il est content de ne jamais avoir affaire aux clients du Parc, cloîtré à l'intérieur de son laboratoire. « Bonne chance, alors », lance-t-il à l'américain avec un air plus moqueur que compatissant.

« Je ne t’ai jamais posé la question, tu as un chez-toi à New York ? » Voilà une question bien délicate. Sang-Wook est si absorbé par son travail et par sa passion des androïdes qu'il passe quasiment toute sa vie à la Ruche. Il loue un studio à New York, celui dans lequel il vivait déjà avant d'être employé par Delos Corporation. Il n'a jamais pris la peine de louer plus grand malgré son meilleur salaire, tout simplement parce qu'il n'en a pas vu l'intérêt et n'a pas souhaité prendre le temps de chercher un nouveau logement. Et puis un studio, c'est toujours plus rapide à entretenir, ce qui est pratique quand on se rend rarement chez soi et qu'on n'a pas envie de passer ses journées à y faire le ménage. Sang-Wook s'appuie sur la rambarde juste devant lui et daigne enfin lancer un regard à Yorick, le visage sérieux et sans véritable émotion. On ne sait même pas à quoi il peut être en train de penser en le voyant, tant il ne montre pas grand-chose du fond de ses pensées. « Pourquoi cette question ? Tu souhaites venir prendre un café chez moi ? Tu risques d'être déçu, je ne suis pas un bon hôte. » Le côté pince-sans-rire de Sang-Wook fait qu'on ne sait pas toujours s'il est en train de plaisanter ou non. Peu enclin à parler de sa vie privée, il a pour habitude de noyer le poisson grâce à des plaisanteries quand on lui demande de parler de lui-même, même quand il s'agit de révéler des futilités. Détournant son attention vers les ombres nocturnes de Sweetwater, Sang-Wook indique le lieu d'un geste de la tête à Yorick et lui demande : « Tu ne le trouves pas chouette, cet endroit ? » Une façon inconsciente et détournée de lui dire à quel point il préfère rester ici, qu'il travaille ou non.

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